Le contexte historique

Préambule

Les foulées Macériennes sont une des compétitions de course à pied les plus anciennes du département d’île et vilaine.

Raconter l’histoire de cette manifestation qui a fêté son 39e anniversaire en 2018, permet de retracer l’évolution de ce sport depuis plus d’un tiers de siècle.

À l’heure où l’organisation de ces courses se professionnalise, il est intéressant de voir comment celle-ci est née de la volonté d’un groupe d’hommes et femmes motivés et comment elle a pu se perpétuer.

Le contexte historique

La course à pied hors stade existait dès le début du 20 e siècle avec des épreuves phares comme le marathon de Boston (1897)


John J. McDermott de New York, remporte le premier Marathon de Boston le 19 avril 1897 en 2:55:10.

Ou le Marathon de Paris dont la toute première édition s’est déroulée Le 19 juillet 1896, à l’initiative du Petit Journal, sur une distance de 40 kilomètres, avec 191 partants !


Le 25 novembre 1903 en France, près de 2 500 ouvrières du textile, participent à la Course des Midinettes, épreuve reliant Paris à Nanterre à la course ou à la marche.

Mais dans l’ensemble les Français, avant la première guerre mondiale, s’adonnaient peu au sport cette activité restait réservée à des exhibitions à but lucratif.

Lors de la rénovation des Jeux Olympiques Pierre de Coubertin souhaite alors, entre autres, mettre un terme aux pratiques d’argent dans le sport, et notamment dans l’athlétisme, au profit du « spectacle sportif » amateur. Nouvellement créée en 1912, la Fédération internationale d’athlétisme établit dans ses statuts le principe d’amateurisme, à l’image du credo du comité international olympique censé protéger la pureté des compétitions des combines des paris sur les courses professionnelles.

Paradoxalement, c’est dans cette période tragique de la grande guerre que de nombreux hommes, dont les Poilus essentiellement issus du monde rural, ont pu découvrir le sport et le pratiquer. Souvent pour la première fois.

L’activité de combat n’étant pas permanente, elle génère de longs moments d’inaction qu’il va falloir impérativement occuper. Ensuite, les grands brassages humains régionaux, nationaux et internationaux vont favoriser les échanges culturels, notamment en ce qui concerne le domaine sportif.

À partir de cette époque le cyclisme notamment et bien entendu le football vont connaître un véritable essor et un engouement populaire du public qui s’entiche de ces spectacles.

Le sport va progressivement se structurer pour aboutir à ce que nous connaissons actuellement : une fédération par sport, tant au niveau national qu’international. Pour l’athlétisme ce sera chose faite en 1920 pour la Fédération Française d’Athlétisme (FFA) dont le siège est à Paris.

Les sportifs licenciés pratiquaient surtout des courses sur pistes. Les distances homologuées sont ;
Courses : 100 m – 200 m – 400 m – 800 m – 1 500 m – 5 000 m – 10 000 m – Marathon (avec départ et arrivée sur le stade) – 110 m haies – 400 m haies – 3 000 m steeple – 4 x 100 m – 4 x 400 m

Lors de la rénovation des Jeux Olympiques, une épreuve de course de longue distance est proposée : le marathon. Il est alors inclus dans la famille des courses de l’athlétisme et se développera sous une forme essentiellement compétitive. Cette manière de courir sera considérée pendant plus de 70 ans comme la façon légitime de faire de la course à pied.

Jusque dans les années 70, la course à pied était réservée à une élite, elle n’avait rien de populaire. Et c’est véritablement dans le bouillonnement de l’après 68 que cette pratique a pris un essor nouveau.

Aujourd’hui, on trouve normal d’avoir le droit de courir en ville ou dans les parcs, mais c’est à des passionnés comme Noël Tamini qu’on doit cette liberté. Cet homme est, avec Yves Jeannotat, à l’origine d’une revue internationale de course à pied parue dès février 1972. Elle s’appelait Spiridon – en référence au premier champion olympique de marathon – et a été rapidement traduite en plusieurs langues, ce qui a débouché sur des clubs Spiridon en Allemagne, en France, en Belgique, en Italie et dans une multitude d’autres pays.

http://www.spiridon.ch/ (voir les archives)

Elle est devenue l’un des symboles de l’émancipation de la course à pied. Des milliers de personnes ont pris conscience que ce sport devait être ouvert à tous, aux femmes, aux hommes, aux enfants, aux personnes âgées… «La perf’ d’accord, la fête d’abord», un des slogans préférés de Noël Tamini, résume bien l’esprit Spiridon.

Et les femmes ?

Les femmes ont aussi été conquises par l’activité sportive. La guerre de 1914-1918 leur a fait prendre conscience de leur importance et de leur indépendance par rapport aux hommes

À ses débuts, comme pour les autres sports, l’athlétisme n’était pratiqué que par les hommes. Progressivement les femmes s’y sont mises, prenant conscience de leur importance grandissante dans la société. Elles furent admises pour la 1re fois en athlétisme aux Jeux Olympiques d’Amsterdam en 1928.

Longtemps la course sur route a été réservée aux hommes. Dans son film « Free to run » (2016) Pierre Morath précise qu’aux états unis Les médecins considéraient que la course à pied pouvait nuire aux femmes. Ils croyaient qu’elles allaient développer des hormones mâles et devenir lesbiennes ou perdre leur fertilité. Dans un témoignage, un savant ajoute très sérieusement: «Une femme qui court, ce n’est pas beau». Pour toutes ces raisons, l’épreuve la plus longue à laquelle les filles étaient autorisées à participer en compétition était le 1500 mètres. L’interdiction n’a été levée qu’au début des années 1980!

Suite la course à pied en Bretagne